Bureaux d’écoute

Contexte

La Ville de Douala s’est doté de « Bureaux d’écoute » afin de recueillir l’avis de citoyens dans le cadre de projets d’aménagement et d’infrastructure qui peuvent avoir des incidences sur les populations locales. Cette initiative a notamment été testée dans le cadre d’un vaste projet de drainage des eaux pluviales (réhabilitation de près de 50 km de canaux principaux) traversant des zones densément occupées par les populations.

L’étude en vue de l’élaboration d’un Plan d’Action de Réinstallation a dénombré près de 2 482 ménages susceptibles d’être déplacés par le projet, soit environ 12 500 personnes. Afin d’atténuer cet impact social important, la Communauté Urbaine de Douala a convenu de l’optimisation du Plan d’Action de Réinstallation. Ladite optimisation vise une réduction du nombre de personnes à déplacer par une diminution de la largeur de l’emprise des voies sur les berges à construire. Ceci a ainsi permis de passer de 2 482 à 1 005 ménages à déplacer qu’il faudra accompagner tout au long du processus de réinstallation, afin d’atténuer les effets psychologiques et sociaux qui pourraient en découler. C’est à cette mission que se consacrera la Cellule de l’Ingénierie Sociale et Environnementale (CISE) de la CUD, qui débutera son programme d’accompagnement par la sensibilisation à travers la méthode « porte-à-porte » des personnes à déplacer. Si elle a le mérite d’être efficace, cette approche requiert toutefois beaucoup de temps, d’énergie et des conditions climatiques favorables, ce qui n’est pas toujours le cas. La CISE sollicitera donc la facilitation des chefs traditionnels des différents quartiers où passe le projet, avec lesquels elle mènera une série de concertations qui conduiront à la création des Bureaux d’Écoute.

Mission et Objectifs

Les Bureaux d’écoute sont donc des organes de relais entre la CUD et les personnes affectées, et ont pour mission d’intégrer les populations dans la mise en œuvre du projet d’aménagement afin d’en réduire l’impact social.

Les objectifs spécifiques de ces organes sont :

• Créer un cadre idéal pour le traitement des requêtes et doléances
• Créer un cadre idéal pour apaiser les tensions
• Améliorer la gestion des ordures ménagères et l’entretien des canaux réhabilités
• Améliorer la gestion des ouvrages d’assainissement pour améliorer les impacts sanitaires du projet.
• Accroître la cohésion sociale et la participation citoyenne des populations.

Mise en œuvre

Huit Bureaux d’Écoute au total sont créés, puisque certains drains, du fait de leur longueur, donnent lieu à la création de 2 bureaux. À ces huit bureaux logés au sein de certaines chefferies des quartiers traversés par le Projet de drainage s’ajoute le bureau permanent situé à l’Hôtel de Ville. Chaque bureau est constitué d’un Président (le Chef de quartier); d’un Rapporteur (sociologue de la CUD); et de 3 autres membres parmi lesquels on retrouve un représentant du Sous-préfet, un du Maire, et un des riverains.

Dans le but d’intégrer les populations à la mise en œuvre du Projet de drainage, la Communauté Urbaine de Douala a organisé du 19 octobre au 10 novembre 2015 une série de fora dans les chefferies - siège des Bureaux d’Écoute. Lesdits fora avaient pour objectif de recueillir les avis et doléances des populations impactées par le projet, et d’identifier de manière participative, au-delà des canaux à aménager, les actions susceptibles d’améliorer le cadre et les conditions de vie des populations bénéficiaires, afin que le Projet de drainage ne se limite pas qu’aux ouvrages.

Résultats observés

Les Bureaux d’Écoute ont permis d’effectuer des milliers d’entretiens avec les riverains, avec près de 5 000 personnes sensibilisées sur l’importance du projet. Plus de 1 000 ménages ont été recensés et bénéficient d’un accompagnement psychologique constant. Les Bureaux d’Écoute permettent aussi la collecte de données pour évaluer l’impact socio-économique du Projet de drainage pluvial dans la vie des ménages.

Ce type d’initiative de consultation et de participation citoyenne peut être adapté à d’autres secteurs d’interventions municipales.