Centre d'accueil pour enfants : Keur Xaleyi

Organisme
L’objectif du projet Keur Xaleyi est d’éradiquer le phénomène des enfants de la rue dans la ville de Thiès à travers la mise en place d’un centre d’accueil et des stratégies durables d’amélioration de leurs conditions de vie en conformité aux droits de l’enfance.

Contexte

Les «enfants de la rue» sont une des plus grandes préoccupations pour la société sénégalaise. À Thiès, ville carrefour, deuxième ville la plus dense après Dakar, le nombre d’enfants des rues est estimé entre 30 000 et 40 000.

Le phénomène est en recrudescence, notamment en raison de la pauvreté et des troubles politiques, mais surtout par l’absence d’une réelle politique de protection de l’enfance, ce qui rend les enfants très vulnérables. Ces enfants sont dépourvus de toute assistance sociale et se considèrent comme différents. Pour survivre, ils se livrent à la mendicité et à des travaux pénibles. Dans la rue, ils sont exposés à des maladies et subissent d’autres formes de violences, telles que la pédophilie, le trafic d’enfants, etc.

Le sujet est délicat politiquement, ce qui rend difficile l’action de l’État et la mobilisation des acteurs impliqués. Conscient du fait que le problème ne peut être résolu qu’au niveau local, le Maire de Thiès, M. Talla Sylla fait de la question de la prise en charge des enfants de la rue une priorité dans sa politique de développement local. Le projet Keur Xaleyi vise à lutter contre cette problématique et la discrimination sociopolitique que subissent ces enfants de la rue. Il permettra de faire de la ville de Thiès un pionner et une référence en matière de lutte contre le phénomène des enfants de la rue, et a donc une portée stratégique et historique pour la ville.

Mission

L’objectif général est d’éradiquer le phénomène des enfants de la rue dans la ville de Thiès à travers la mise en place d’un centre d’accueil et des stratégies durables d’amélioration de leurs conditions de vie en conformité aux droits de l’enfance. Cet objectif est résumé à travers le slogan: « Teerou, Teral, Djangal, Aar », c’est-à-dire « Accueillir, prendre en charge, éduquer, protéger ».

Le projet consiste à initier une démarche locale à Thiès pour ensuite partager les expériences et impulser les autres collectivités du Sénégal, en vue de développer une stratégie nationale.

Mise en œuvre

Le projet Keur Xaleyi a été lancé en partenariat avec le Centre de Promotion et de Réinsertion Sociale (CPRS) et la collectivité locale de la ville de Thiès. Le projet prévoit une durée de mise en œuvre des travaux d’environ 12 mois, avec un budget de plus de 150 millions de francs CFA.

Grâce à une stratégie d’identification et d’implication de tous les acteurs potentiels, la Mairie peut déjà bénéficier de la synergie et de la solidarité de toutes les forces vives de la communauté Thiessoise (acteurs socio-économiques et culturels, leaders d’opinion religieux, etc.). Par contre, sans structure d’accueil, ce projet d’une grande envergure pourrait être mis en péril. La construction d’un centre d’accueil est donc une condition sine qua none pour la mise en place du projet et requiert une rapidité d’action, considérant sa nécessité et l’urgence de sa concrétisation.

Résultats attendus

Bien que le projet soit dans les premières étapes de mise en œuvre, l’initiative vise les objectifs spécifiques et les résultats suivants :

  1. Identifier et recenser en permanence tous les enfants de la rue dans la ville de Thiès (mise sur pied d’un comité de veille et de suivi pour l’identification des enfants) ;
  2. Mettre en place un centre d’accueil d’une grande capacité pour les enfants, avec l’équipement approprié permettant de faciliter l’encadrement, l’épanouissement, l’éducation et l’insertion sociale des enfants ;
  3. Mettre en place une politique durable de prise en charge des enfants pour l’amélioration de leurs conditions de vie par l’assurance d’un cadre leur garantissant tous les droits ;
  4. Mener en permanence une campagne de sensibilisation auprès des familles et services impliqués sur les trois niveaux de protection de l’enfance à savoir la protection parentale, la protection administrative et la protection judiciaire ;
  5. Accompagner les familles frappées d’une extrême pauvreté et leur assurer, le cas échéant, selon des modalités adaptées à leurs besoins, une prise en charge partielle ou totale des mineurs.