Immigration: villes au premier plan de l'inclusion
En 2010, le rapport "Inclusion des migrants dans les villes – Politiques et pratiques urbaines innovatrices" relevait dix aspects de l’inclusion, qui sont tous complémentaires et contribuent à une intégration complète : l’inclusion économique, l’inclusion par le logement, par l’éducation, par les services public de santé, par l’accessibilité aux espaces publics, par l’égalité des sexes, par l’expression culturelle, par les droits sociaux, par la participation politique ainsi que par la participation civique.
Dans le cadre de l’Observatoire international des maires sur le Vivre ensemble, plusieurs villes ont identifié des initiatives en lien avec l’immigration et l’inclusion des nouveaux arrivants : il s’agit de Düsseldorf, de Halifax, de Johannesburg, de Québec (une analyse portant sur le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal est également en cours). Puisque les contextes dans lesquels les villes se trouvent diffèrent grandement - entre autres à cause de leur situation géographique - leurs initiatives visent des buts différents.
Par exemple, la ville de Düsseldorf et la ville de Québec, avec leurs projets Table ronde sur les réfugiés de Düsseldorf et Québec, une ville pour moi ont rassemblé les principaux acteurs concernés (ex.: services sociaux, santé, milieu scolaire, etc.) afin de cerner les besoins réels des populations immigrantes, afin d’aider celles-ci dans leur installation et leur processus d’intégration. Les deux initiatives ont en commun leur approche de collaboration intersectorielle, mais leurs objectifs d’intervention sont différents.
La Table ronde sur les réfugiés de Düsseldorf, créée en réponse immédiate à l’afflux croissant du nombre de réfugiés et demandeurs d’asile arrivant dans la ville, devait impérativement résoudre le problème de pénurie de logements à Düsseldorf. En comparaison, la ville de Québec, devant un nombre beaucoup plus restreint de nouveaux arrivants, avec son initiative Québec, une ville pour moi pouvait se concentrer sur les autres aspects de l’inclusion, en particulier l’inclusion par l’éducation, l’inclusion par la santé et l’inclusion économique, qui sont de priorité moindre dans le contexte actuel pour plusieurs villes d’Europe.
De son côté, à travers l’initiative Bienvenue à Halifax, la ville cherche à faciliter l’installation des nouveaux arrivants par l’inclusion économique et l’inclusion par l’accessibilité aux espaces publics, en fournissant aux nouveaux arrivants l’accès gratuit aux transports publics et aux programmes de loisir de la ville.
Dans le cas de la ville de Johannesburg, son initiative Mesures contre la xénophobie consiste en une série d’actions prises pour favoriser la cohésion sociale couvrant divers aspects de l’inclusion nommés plus tôt, notamment l’éducation, l’expression culturelle, la participation civique et les droits sociaux, principalement avec leur Bureau d’aide aux immigrants, qui centralise l’aide aux nouveaux arrivants.
Les recherches démontrent que les migrations devraient continuer d’augmenter, et comme les immigrants ont un énorme potentiel pour contribuer à la société, les politiques d’inclusion ne sont pas un luxe, mais une nécessité. Les projets présentés ont la particularité d’être adaptés à la ville où ils sont déployés, ce qui augmente l’efficacité de l’initiative, mais ce qui peut rendre complexe le transfert d’un projet vers une autre ville. C’est tout de même réalisable, avec un contexte similaire, une analyse détaillée des besoins de la ville et des nouveaux arrivants, et de la flexibilité.